Franchement, j'en ai ras le bol de tous ces gens qui pensent que de rester à la maison ce n'est que ça. Non, justement, c'est tellement plus que ça parce que sinon, croyez-moi, il y en a plusieurs qui retourneraient au travail subito presto.
De mon côté, je ne suis pas (encore) une maman à la maison, mais j'espère ne pas avoir à retourner travailler après mon congé de maternité. Il faut dire qu'avec trois enfants, c'est du sport!
Mais surtout, c'est que dès mon premier enfant, j'ai trouvé ça tellement difficile de l'envoyer à la garderie. Ce n'est pas que je n'appréciais pas mon travail ou ma liberté, mais j'ai vite réalisé tout ce que je manquais. Je me rappelle vouloir à tout prix que mon fils fasse ses premiers pas la fin de semaine pour être certaine de ne pas passer à côté de ce moment si spécial. Et quand il a finalement fait ses 3 petits pas sans tomber, je me suis demandée s'il n'avait pas déjà marché à la garderie...
Ce qui me pousse à vouloir rester à la maison, ce n'est pas l'appel de la vaisselle ou de la maison toute propre. Désolée d'en décevoir certains... C'est surtout de pouvoir profiter de tous ces moments magiques du développement de nos enfants et encore plus important d'en faire partie, d'en être l'instigatrice. Je ne comprends pas comment on peut laisser à d'autres le plaisir de voir nos propres enfants évoluer.
Non, rester à la maison ce n'est pas devenir une femme de ménage, mais plutôt d'être là pour ses enfants. C'est ce que j'appelle "être disponible". Personnellement, j'ai haï la course folle du matin pendant que je travaillais. Le matin a beau être l'une des deux seules occasions de voir nos enfants, on n'en profite pas, on courre. On change la couche, on habille tout le monde, on déjeune et hop, vite dans l'auto, je vais être en retard au boulot! On est tellement à la course qu'il nous arrive même parfois de laisser les enfants déjeuner seuls à la table pendant qu'on prépare les sacs de chacun. On manque ce moment privilégié de discuter avec nos enfants et d'être avec eux juste pour le sacro-saint travail???
Et après il y a le soir. On revient du travail, on est fatigués et stressés de notre journée et là il faut faire le souper, manger, donner le bain et hop au lit que je puisse relaxer un peu moi aussi avant de me coucher!
Donc ni le matin, ni le soir on est vraiment disponibles pour nos enfants. Il y a toujours un facteur, qui vient trop souvent du travail (manque de temps, fatigue, stress) qui nous empêche d'en profiter pleinement. Sans compter que le stress occasionné par la course du matin et la fatigue le soir nous rendent inévitablement moins tolérants avec nos enfants... et avec notre conjoint.
La conciliation travail-famille est pour moi une utopie dans la société dans laquelle nous vivons. Ceux qui y arrivent sont des femmes bioniques.
Alors moi je choisis d'être avec mes enfants. De les regarder grandir et de les amener à découvrir tout ce que notre monde a à leur offrir. C'est d'apprendre à mon fils les lettres de l'alphabet, l'écriture, les chiffres. Mais aussi d'apprendre avec lui le nom de tous les dinosaures, celui de tous les oiseaux et de tous les poissons. De l'initier à l'astronomie, un domaine qui m'a toujours passionnée et pour lequel je n'ai jamais eu le temps... De redécouvrir ce monde qui nous entoure avec des yeux d'enfants. De faire des tonnes de bricolages amusants, des biscuits et des desserts à toutes les semaines avec lui.
Pour ma fille c'est de lui apprendre les couleurs, le nom de chaque chose, lui raconter des histoires, jouer à la poupée (juste pour faire changement de son frère qui veut toujours jouer aux autos et aux camions avec elle!).
Moi, je trouve tout ceci très stimulant et valorisant. Autant et même un million de fois plus que le plus fantastique des boulots!
Et je choisis aussi de prendre soin de ma famille (mon conjoint, mes enfants et moi). D'organiser tout notre petit monde pour que les différents événements et changements de la vie ne viennent pas trop perturber notre bonheur et que tout se passe dans l'harmonie.
Voilà donc ce qu'est pour moi une maman à la maison :
- une maman pour soigner les bobos et calmer les pleurs;
- une éducatrice pour permettre à ses enfants de découvrir le monde;
- une exploratrice du monde et de tout ce qui l'entoure;
- une GO (gentille organisatrice);
- une amante passionnée et moins fatiguée pour son chum;
- bref, une fabrique de bonheur.
8 commentaires:
C'est seulement moi ou c'est les hormones de grossesse qui viennent me titiller les larmes avec cet article?!! Merci de valoriser les femmes à la maison. J'espère moi aussi pouvoir nous offrir ce "luxe" après mon petit 2e. Oui, avoir du temps pour chaque membre de notre famille est véritablement devenu un luxe dans notre société de consomation. Je n'ai hélasse pas eu le choix de retourner au travail après ma première et combien je trouve cela inhumain. Je suis fatiguée quand j'arrive le soir, je n'ai pas de patience et oui, on ne fait que se croiser, comme des co-locataires. Et après on se surprend qu'il y ai tant de séparations, tant de délinquence, tant de solitude et tant de souffrance. Je ne dis pas que les femmes au travail sont la cause de tous les maux de la société, mais seulement que notre modèle de société n'est peut-être pas adapté à la vraie vie.
Je suis dans mon congé de maternité de ma fille qui a déjà 4 mois. J'en profite le plus possible de sa présence, son évolution et aussi de sa grande soeur qui a 3 ans 1/2. Un moment que j'adore est bien le matin... tout le monde collé dans le lit à flaner... Non, ce n'est pas de la paresse... mais plutôt de la gourmandise de maman en folie.
Moi ca me fait aussi reagir parce que j'ai une autre experience de la maman a la maison... Avant de partir en maternité, j'aimais et j'aime mon travail, alors déja, quitter constitue-constituait une forme de... privation. Ensuite, suite a mon accouchement par cesarienne, mon enfant a fait des coliques pendant 4 gros mois, jours et nuits, jamais satisfait, jamais moyen de le satisfaire... il est difficile pour une fille qui a vue dans les yeux de son enfant la pleinitude de comprendre ce que vivre avec un bebe insatisfait peux etre... rien a voir avec ce que certaines décrivent comme une expérience de fusion totale avec son enfant... les suites de mon opération (ces) ont été difficiles, mon conjoint n'était pas coopératif, il se pensait en *vacances* parentales, j'ai tout assumé (oui, j'ai ma part de respo dans ce c'est sur)... Donc ce fut une expérience completement traumatisante et a certains points de vue, inhumaine (oui, souvent je me suis dit que c'était inhumain de laisser une femme ne pas dormir pendant 7 mois...). M'enfin. Et vers 10 mois, mon beau garcon me faisait signes qu'il ne me trouvait pas tellement amusante... malgré mes activités avec-pour lui, je ne suis PAS une éducatrice... Alors quand il est entré a la garderie, il a vraiment commencé a etre heureux. Il est fils unique alors seul a la maison avec maman... pas trippant.
je pense que pour celles qui ont un beau reseau social, une famille aidante et un-des enfants qui démontrent leur appréciation pour les parents, c'est surement une belle aventure... mais c'et pas vrai que c'Est comme ca pour tout le monde. Ne vous complaisez pas dans votre bonheur (je veux dire j'essaie de ne pas me complaire dans les difficultés qui j'ai vecue) et essayons simplement d'Accepter que l'histoire de chaqune peut etre TELLEMENT différente... Pour moi ce fut une grande libération de retourner au travail, sincerement, et malgré ce qu'on pourrait croire, je n'en n'aime que plus mon enfant. J'ai trouvé-retrouvé la balance dans ma vie... c'Est vraiment ca le but de toute l'Aventure, vous ne trouvez pas? :)
Bien dit! :)
Trinity: trop de phrases me font sursauter aussi. Un enfant heureux d'entrer en garderie à 10 mois? Je ne pourrais jamais le croire: il est encore dans la phase ou seule maman existe ou presque! Puis un enfant s'amuse parallèlement aux autres jusqu'à deux ans et demi environ donc la notion des petits amis est pratiquement nulle!
Ma première fille a été seule durant 21 mois. Elle était hyper épanouie. Et on s'entend qu'un enfant n'a pas besoin d'être stimulé tout le temps, il faut qu'il apprenne aussi à s'amuser seule. Une mère à la maison, ça ne veut pas dire non plus de rester pris en 4 murs: sortir en poussette avec un enfant lui fait découvrir un tas de choses, l'emmener magasiner aussi. Il faut s'organiser pour avoir constamment quelque chose à faire... Faire preuve de créativité... J'impliquais même mes enfants dans le ménage! C'est presque grandiose pour eux!
Pour terminer, j'adore cette phrase: Je ne dis pas que les femmes au travail sont la cause de tous les maux de la société, mais seulement que notre modèle de société n'est peut-être pas adapté à la vraie vie.
Julie: je ne met pas en doute que ton enfant était épanouie, qu'elle était heureuse, etc... je veux juste dire que justement, il est difficile que celles qui ont eu une belle experience comme toi refusent de croire qu'il peut en etre autrement. Juste que... nous ne vivons pas toutes des expériences totalement positives de la maman a la maison. C'est comme les meres qui jugent les filles de peur age qui ne VEULENT pas d'enfants... comment leur dire: je ne peux pas croire que tu ne veuilles pas d'enfant! Justement, il faut croire. Si la personne a le gout de se justifier car elle en a envie, on l'écoute c'est tout!
M'enfin. Ecoutes, je te jure que mon fils me démontrait pour la premiere fois qu'il était heureux de me voir, a 11 mois, quand j'allais le chercher a la garderie... Depuis qu'il est né, il est extremmement exigeant, et ca ne change pas vraiment avec l'age... encore la.. exigeant est un concept tellement personnel pour une maman... tous les enfants sont exigeant dirais-tu... Anyways, ca fait quand meme plaisir d'avoir ta réponse. ;)
Salut Trinity,
Je n'ai pas écrit ce texte pour que les mamans qui n'ont pas une bonne expérience se sentent mal. C'était bien au contraire pour que les mamans qui choisissent de rester à la maison, et qui sont encore trop souvent mal perçues, se sentent valorisées dans leur choix.
Merci de ton commentaire. J'espère que la relation avec ton fils s'améliorera. Il ne faut pas lâcher. J'ai peut-être l'air d'une maman pleinement épanouie, mais cet épanouissement, je l'ai gagné au terme de 1 an et demi de difficultés avec mon plus vieux. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai commencé à écrire. Parce que la réalité n'est pas toujours rose...
Lorsque je suis retournée travailler, j'ai perdu le lien que j'avais tissé avec mon fils. Il avait alors 8 mois. Il en a tissé un avec son père à la place, puisqu'il a continué mon congé de maternité. Mon fils ne voulait plus me faire de câlins ou de bisous et cela a duré presque 1 an et demi... Difficile pour une maman d'accepter que son seul enfant ne veuille pas lui faire de bisous alors qu'il en donnait à profusion à son papa.
Lorsqu'il a eu 2 ans, j'ai décidé de ne pas accepter la situation et d'agir. J'ai repéré le moment le plus propice aux câlins, soit la chanson juste avant le dodo. Je lui ai proposé de s'asseoir sur moi pour la chanter. Au début, il ne se collait pas. Je ne faisais que chanter. Une ou deux semaines après, j'ai commencé à le bercer en chantant. Là il prenait un oreiller pour mettre entre nous deux et se couchait dessus. Il n'avait pas le choix de se tenir après moi pour ne pas tomber!!
Et par miracle, après 1 ou 2 mois, c'est comme s'il avait retrouvé sa maman. Comme s'il m'avait pardonné de l'avoir "abandonné" à 8 mois. J'ai l'impression que c'est ce qu'il a ressenti à l'époque et c'est ce qui a provoqué le rejet.
Et aujourd'hui, il s'arrête en plein milieu d'un jeu pendant la journée, pour me faire des câlins et des bisous...
Alors ne lâche pas. Il faut trouver la raison du problème pour pouvoir le résoudre. Je te garantis que ça vaut la peine.
Bonne chance et donne-moi des nouvelles
J'en suis un exemple d'une maman à la maison. Après mon congé de maternité, j'ai retourné travailler. Mon conjoint a sa propre compagnie, ce qui implique un horaire de fou. Mon emploi était tout aussi exigeant. Mon retour au travail a duré 3 mois ! Les 3 mois que ça duré, je me suis senti tellement mal et j'avais l'impression d'avoir abandonné mon fils. Pis en plus, il avait la garde partagée entre son papa et sa grand maman (mon mari s'arrangeait pour ne pas travailler deux jours semaine et ma mère le gardait 3 jours). Je n'avais quand même pas à me plaindre car il n'a pas été à la garderie. J'étais tout de même triste de ne pas voir mon enfant pendant 10-11 hrs par jour, 5 jours semaine. Je vivais la même situation que Maman Cool: courir le matin et trop stressée le soir pour profité du peu de temps qu'il me restait avec mon petit. Les fins de semaine, j'essayais de faire mes tâches ménagères alors que mon petit était accroché à mes jambes en pleurnichant parce qu'il voulait mon attention. Ah oui, et j'étais dans mon début de deuxième grossesse. Ouf !
J'ai lâché mon emploi. Les enfants grandissent trop vite. Il y a trop de beaux petits moments que je ne voulais pas manqué. Ça fait 4 mois que je suis à la maison et je ne m'ennuie pas. Oui, je fais du ménage et oui je fais la popotte mais ce n'est tellement pas ça l'important. J'étais là quand mon enfant a fait ses premiers pas, a dit ses premiers mots, a commencé à manger avec la cuillère, etc... J'avais le goût de vivres ses moments avec lui. Et depuis que nous avons pris cette décision, nous sommes tellement plus heureux tous les trois.
Lorsque j'ai annoncé ma démission à mes patrons (qui étaient tous des hommes en passant), ils ont été tous compréhensifs. J'ai été vraiment surprise. Il y a en même un qui m'a dit que je faisais le bon choix. Je m'attendais tellement au contraire, surtout de la part des hommes. Ça m'a beaucoup encouragé car moi aussi j'avais peur des préjugés sur les "mamans au foyer". Je suis comptable agréée et je sais ce que je suis capable d'accomplir au travail. Je l'ai prouvée. Mais le travail le plus important pour moi pour le moment est d'élever mes enfants. C'est ce dont je vais être le plus fière et non d'avoir eu la carrière du siècle. Et Dieu sais qu'il y en a beaucoup de mamans qui aimeraient pouvoir être à ma place mais que leur situation financière ne leur permette pas. Je me considère tellement chanceuse.
Merci pour ce bel article.
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